SUSPENDU La Chambre vaudoise des notaires a pris la rare décision de retirer une patente pour six mois.
L.BU.
Publié le 04 janvier 2007
 Le notaire Charles-Pascal Ghiringhelli s’est laissé déborder. / PHILIPPE MAEDER |
«Suite aux enquêtes disciplinaires ouvertes, la Chambre des notaires a prononcé la suspension de Me Charles-Pascal Ghiringhelli dans son activité de notaire pour une durée de six mois. Sa patente lui est retirée pour la même durée.»
Ce sec communiqué a été publié dans la Feuille des Avis officiels du 26 décembre. Il concerne un homme très connu dans l'Est vaudois. Agé de 47 ans, le notaire, qui réside Aigle, est depuis 1993 député radical au Grand Conseil. En 2005, il ne lui a manqué que quelques voix pour entrer dans le tournus de la présidence du Parlement. Conseiller communal, il est aussi membre de très nombreux comités régionaux.
Trop sans doute. «A l'occasion d'un contrôle médical de routine, un burn-out a été détecté en novembre, dit-il d'une voix cassée. Il s'est avéré que j'en souffrais depuis plus d'un an, et que cela a affecté divers processus dans mon étude; mais sans, insiste-t-il, que personne ne soit lésé.»
«Il n'y a pas d'enrichissement personnel, pas de malhonnêteté», souligne Patrick de Preux, vice-président de l'Association des notaires vaudois, qui répond en l'absence de sa présidente, membre de la Chambre des notaires. A la tête de cet organe de surveillance, le conseiller d'Etat Jean-Claude Mermoud refuse de son côté de détailler les infractions constatées.
«Notre métier ne souffre pas d'erreur», ajoute pour seul commentaire Patrick de Preux. Celles constatées ne sont quand même pas bénignes. Dans l'échelle des sanctions à disposition de la Chambre des notaires, la suspension (pour un an au plus) vient juste avant la destitution. Elle est rare. Un notaire ne se souvient pas d'autre exemple depuis trente ans.